Julie (prénom modifié pour conserver l’anonymat) ne vit que pour le ski. Elle a grandi à la montagne et son rêve est de passer la veste rouge pour, à son tour, partager sa passion et enseigner.
Tous les hivers, elle s’entraîne sans relâche. Mais le temps file sans qu’elle ne parvienne à valider son test technique, le fameux eurotest. Non seulement, elle est attristée, en colère et frustrée de ne pas y arriver, mais en plus sa famille l’invite à changer de voie :
“faut que tu bosses maintenant !” “c’est pas un vrai métier moniteur”
A cet instant précis, Julie aurait aimé être soutenue. Mais même ses ami(e)s l’incitent à travailler ailleurs, considérant tous ses efforts comme une simple envie de se planquer, de se la couler douce sur les pistes de ski pendant que d’autres sont enfermés dans des bureaux.
Elle s’interroge sur ce qui l’empêche de réussir. Et elle ne comprend pas. Elle s’entraîne quotidiennement, elle visualise son parcours, elle débriefe avec son entraîneur. Tout va bien. Même la veille de l’examen, elle réalise une descente parfaite!
Le jour J, en revanche…rien ne se passe comme prévu. C’est incompréhensible.
Après un 7eme échec, Julie décide de se tourner vers un autre métier. Un job qui la fait moins vibrer. Plutôt que monitrice de ski, elle sera pisteur secouriste.
Elle s’entraîne toujours mais avec moins d’entrain. Elle passe le concours et le valide du premier coup. Contente mais surtout étonnée, c’est là qu’elle réalise que lorsque l’enjeu est faible, elle réussit. Pour le moniteur de ski, elle s’est toujours mis une énorme pression. Un tel niveau de stress qu’elle en perd ses moyens.
Curieuse, elle retente le moniteur de ski, sans pression, sans s’entraîner, juste pour voir.
Bingo ! c’est dans la poche !